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une dernière batterie de 20 mortiers ouvrit son feu le même jour. Le 10, la brèche était déjà praticable. Le fort demanda à capituler. On ne tomba point d’accord sur les termes de la capitulation, le feu recommença pendant la journée, et le lendemain il se rendit à discrétion. Goddart retourna immédiatement à Bombay : il s’agissait de s’entendre avec le conseil sur le plan de campagne à suivre. À cette même époque, la nouvelle de l’irruption de Hyder dans le Carnatique et de la défaite du détachement de Baillie arrivait à Bombay. Les dépêches du Bengale appréciaient les démarches pacifiques tentées avec les Mahrattes ; celles de Madras réclamaient de Bombay qu’une forte diversion fût faite en attaquant par l’ouest le territoire de Hyder. Le général Goddart et le conseil de Bombay étaient d’ailleurs invités par le conseil suprême à pousser la guerre avec vigueur, comme le meilleur moyen de hâter la conclusion de la paix. Le conseil de Bombay décida de conserver Tellichery, comme une place d’où l’on pouvait inquiéter Hyder ; d’occuper les défilés des montagnes, et d’avancer dans le pays des Mahrattes aussi loin que cela serait praticable sans nuire à la sûreté de l’armée. En conséquence de ce plan, l’armée quitta Bassein vers le milieu de janvier 1781.

L’armée des Mahrattes dans le Concan montait à 20,000 hommes, tant cavalerie qu’infanterie ; son artillerie consistait en quinze bouches à feu. Elle avait pris position sur la route de B’hore-Ghaut.