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l’amuse comme un enfant ; mais, avec tout cela, j’ai une sincère estime pour lui et je l’honore hautement. Je suis vraiment affligé de voir, à l’époque de la vie où il se trouve, un homme de sa réputation militaire ainsi tourmenté par ceux qui devraient faire tous leurs efforts pour lui rendre l’existence douce et paisible ; de le voir, en dépit du grand caractère public dont il est revêtu, se faire de la sorte l’instrument de la malignité privée et de l’avarice désappointée. De ma part, cependant, tout est bonne humeur et bon procédé[1]. »

Avant la guerre du Carnatique, les finances de la Compagnie se trouvaient déjà dans un fort mauvais état ; les ressources de Bombay, en temps ordinaire, suffisaient à peine aux dépenses de l’état de paix ; le Bengale lui-même, malgré la profonde tranquillité dont il jouissait à cette époque, n’ayant d’autres charges que l’entretien du détachement de Goddart, était complètement épuisé, Dans le mois d’août 1780, le conseil suprême fut obligé d’avoir de nouveau recours à des emprunts. À la fin de la même année, dans la nécessite où le mit l’invasion de Hyder d’envoyer des secours à Madras, il annonça la suppression probable pour cette année de tout chargement pour l’Europe. Le conseil suprême adopta en outre la résolution de faire immédiatement des tentatives de paix auprès des Mahrattes, le rajah de Berar devant être l’intermé-

  1. Lettre de lord Macartney à M. Macpherson.