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du nabob devaient être en effet converties en billets sur la Compagnie. Beaucoup de négociations eurent lieu : il fut enfin convenu que la totalité des revenus du nabob serait transférée à la Compagnie pour une période de cinq années ; que le sixième en serait réservé pour ses dépenses personnelles et celles de sa famille, et le reste porté en balance de son compte avec la Compagnie ; que les collecteurs du revenu seraient tous à la nomination du président, sans que le nabob se mêlât en quoi que ce fût de ces nominations. Par ce traité, passé le 2 décembre 1781, l’espèce de double gouvernement, de gouvernement mixte au nom du nabob et à celui de la Compagnie, qui existait alors, fut aboli ; chose désirable, car il n’avait cessé d’engendrer la négligence, la rapacité, la profusion. À la vérité, il ne suffisait pas de l’abolir pour détruire du même coup tous ces résultats funestes.

Lord Macartney devait trouver encore d’autres désagréments, d’autres difficultés dans l’accomplissement de ses fonctions. La part d’autorité indépendante qui avait été faite au général, toujours sir Eyre Coote, n’était pas sans inconvénients. Le général avait une susceptibilité de caractère, une irritabilité de nerfs qui, jointe au grand âge, à ses mauvais succès récents, le rendait extrêmement facile à fâcher ; se croyant sans cesse offensé, il s’emportait comme un enfant. D’ailleurs on était en guerre, et la guerre a pour résultat nécessaire d’amoindrir et d’annuler l’autorité civile. Ce n’était