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par un corps détaché de l’armée de Hyder. Elle n’avait que pour un jour de riz ; un supplément de sept jours lui arriva fort heureusement pendant la durée de sa marche. Les pluies commencèrent alors à tomber avec une grande violence ; elles étaient accompagnées d’un froid excessivement vif ; çà et là on rencontrait sur la route, au pied des arbres et des buissons, des familles entières, hommes, femmes, enfants et vieillards, expirant de froid et de faim. Le passage de deux rivières qu’il fallait traverser pour arriver à Trippasoor présenta de grandes difficultés ; il fallut abattre quatre éléphants et une centaine de chevaux. À son arrivée devant Trippasoor, l’armée n’avait plus que pour deux jours de vivres. La place était assiégée depuis trois semaines par Tippoo ; ses défenses extérieures étaient démolies, une brèche existait au rempart ; toutefois, à l’approche de l’armée anglaise Tippoo, se vit dans l’obligation de lever le siège. Au commencement de décembre, l’armée anglaise rentra dans ses cantonnements aux environs de Madras.

L’état des affaires de l’Inde donnait beaucoup d’inquiétude à la Compagnie. Sir Thomas Rumbold, et deux conseillers qui l’avaient soutenu dans les mesures que nous venons de raconter, furent renvoyés du service ; et alors une nouveauté commença. Jusqu’à ce moment, tous les fonctionnaires employés dans l’Inde, depuis le plus élevé jusqu’aux plus inférieurs, avaient été choisis parmi les employés de la Compagnie : or, à cette occasion, la