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paix profonde, ils n’avaient jamais vu la face d’un ennemi. À son arrivée dans le Carnatique, Hyder avait sommé Bom-Rauze de suivre son étendard ; celui-ci s’y était d’abord refusé. À la chute d’Arcot, il avait envoyé un secours, dans le but de sauver son pays du pillage ; plus tard, il suivit Hyder avec un nombreux corps de ses propres soldats. Profitant du désordre de la retraite précipitée des Mysoréens, il s’était ensuite esquivé pour rentrer dans ses États. Le rajah permit à ses sujets d’apporter des vivres au camp anglais ; toutefois comme ces vivres arrivaient de loin, les moyens de transport étaient à peine suffisants pour subvenir à la consommation journalière de l’armée. Des provisions de grains pour trois mois, amassées avec la plus grande difficulté, furent jetées dans Velore qu’il était essentiel de ravitailler avant la saison des pluies. Au commencement de novembre, l’armée alla mettre le siège devant Chittore, résidence d’un frère du nabob qui l’avait défendue quelques jours contre Hyder. N’ayant pas l’espoir d’être secouru, il s’en était échappé pendant la nuit ; son successeur, après une défense d’une quinzaine de jours, se rendit. Hyder en donna le commandement à un homme d’une grande résolution ; mais ce dernier n’ayant pas d’artillerie, et la brèche étant praticable au bout de deux jours, force lui fut de capituler. Un bataillon de Cipayes fut laissé à la garde de ce fort ; l’armée anglaise se mit ensuite en marche, puis, le 16 novembre, alla prendre position devant Trippasoor, alors investi