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finissent par avoir quelque succès. Cette brigade, qui n’était plus qu’à un demi-mille de la route d’Arcot, suspend sa marche. Mettant cette circonstance à profit, Hyder se hâte d’exécuter son premier plan, et fait filer son artillerie sur la route d’Arcot. Cette opération est à peine achevée que l’armée mysoréenne, où chacun ne pense plus qu’à sa propre sûreté, se débande et se disperse. Coote la poursuivit pendant le reste de la journée. Au coucher du soleil, les deux armées assirent leurs camps à deux milles l’un de l’autre. Les Anglais eurent 50 hommes tués ou blessés ; Hyder laissa 700 morts sur le champ de bataille, et perdit une pièce de canon, trophée dont se glorifièrent les vainqueurs ; c’était le premier de ce genre obtenu par une armée européenne sur le vieux Hyder.

Après ce combat, Hyder eût peut-être été contraint d’évacuer le Carnatique si les Anglais avaient eu suffisamment de vivres et de moyens de transport pour aller mettre le siège devant Arcot ; loin d’être en mesure de le faire, l’armée n’avait dans ses magasins que pour deux jours de riz. Heureusement qu’un des rajahs les plus puissants parmi ceux qui dépendaient de celui d’Arcot, Bom-Rauze, vint alors à son secours. Le domaine de ce rajah était entouré de hautes montagnes, un petit nombre de défilés y donnaient accès ; l’intérieur en était très fertile et fort bien cultivé ; les habitants, grâce à l’isolement de ce district, y vivaient dans une