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de la célérité de ses mouvements, on ne pouvait combattre Hyder que lorsqu’il le voulait bien ; qu’en conséquence il fallait profiter de l’occasion ; la discipline européenne donnant presque nécessairement la certitude du succès, bien que ce succès pût se faire payer plus cher un jour que l’autre. En ce moment les affaires se trouvaient effectivement dans une assez pénible extrémité : l’armée n’avait pas de vivres ; Madras était menacé de famine ; Velore, tellement épuisé de provisions et de munitions, qu’on pouvait à peine se flatter de la voir résister quelques jours à un nouveau siège. Cependant le sort du Carnatique tout entier dépendait en grande partie de Velore. Après ce second combat, l’armée se retira dans les environs de Madras : les plus grands efforts furent faits pour la mettre en état de rentrer en campagne. Le 27 septembre, en effet, elle se trouva de nouveau en face de Hyder.

Celui-ci se trouvait en ce moment au défilé de Sholingur, sur la route de Velore ; il y avait pris position depuis deux jours. Le général anglais, après avoir reconnu cette position, envoie une brigade pour s’emparer d’un terrain rocailleux et élevé qui domine la droite de ce camp ; il fait avancer en même temps toutes ses troupes sur une même ligne. Étonnés de cette attaque soudaine, les Mysoréens ploient à la hâte leurs tentes ; à peine ont-ils pris leurs rangs que l’armée anglaise était déjà à portée de fusil. Cependant Coote s’arrête, comme s’il voulait camper ; les pavillons indi-