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anglais qu’il devait être attaqué à minuit ; les troupes, déjà exténuées d’une si rude journée, passèrent la nuit sous les armes. La nouvelle était fausse, Hyder l’avait fait répandre pour mieux cacher ses projets : il profita, en effet, de l’obscurité pour s’éloigner. Maîtres du champ de bataille, les Anglais enterrèrent leurs morts, recueillirent leurs blessés, et tirèrent le canon en signe de triomphe ; mais comme le lendemain ils retournèrent à Trippasoor, Hyder prétendit de son côté qu’ils fuyaient, et proclama sa propre victoire avec toute la pompe orientale. 6,000 Mysoréens demeurèrent sur le champ de bataille, morts ou blessés ; la perte des Anglais monta à six cents hommes. Un même coup de canon emporta une jambe au général Stuart et une au colonel Brower, pendant qu’ils causaient ensemble au commencement de l’engagement ; le colonel mourut peu de jours après ; le général, au contraire, se trouva au bout de peu de semaines en état de continuer la campagne. Les opinions furent beaucoup divisées sur l’opportunité de ce combat : beaucoup était à perdre pour les Anglais par une défaite, peu à gagner par une victoire. La situation de l’ennemi était très forte, on ne pouvait l’en déloger qu’avec beaucoup de peine, et, cela fait, le manque de provisions aurait empêché de profiter du succès. Le général fut aussi fort blâmé pour la résolution d’attaquer de front la position de l’ennemi, au lieu de l’avoir tourné par l’une des ailes ; à la vérité, on pouvait dire aussi en faveur de ce dernier que, en raison