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L’avant-garde s’avança donc sur la route de Trippasoor à Conjeveram. À cheval sur cette route, Hyder occupait trois villages. Son front et ses ailes étaient couverts par des marais, des cours d’eau, et de larges tranchées qu’il avait pratiquées ; plusieurs ouvrages de campagne entouraient son artillerie, couverte par de larges parapets élevés avec de la terre prise de ses tranchées. Derrière tous ces obstacles naturels et artificiels, l’armée mysoréenne déployait sa ligne de bataille ; car Hyder avait vraiment le génie de la guerre : nulle position ne pouvait être mieux choisie. Aussitôt que l’avant-garde anglaise fut à portée, l’artillerie de Hyder commença son feu. Le général Coote se hâta de se porter en tête de la colonne pour examiner la position de l’ennemi. À dix heures la canonnade devint générale. Les Anglais avançaient, mais lentement ; les Mysoréens ne tenaient nulle part, cédaient doucement le terrain. D’ailleurs ce terrain, couvert d’obstacles, présentait à chaque pas de nouvelles difficultés ; il ne permettait pas à l’artillerie de se mouvoir, Cependant les Anglais emportèrent peu à peu les ouvrages de campagne élevés par Hyder, et avant le coucher du soleil il n’y en avait plus un seul qui ne fût en leur pouvoir. À la vérité la position des Anglais n’était pas bonne, ils ne pouvaient avancer ; Hyder avait éloigné son artillerie du champ de bataille pour être plus à même de se mouvoir, tandis que lui-même demeurait dans leur voisinage. Des espions rapportèrent au général