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en s’assurant de l’appui de Hyder et des Mahrattes. En tout cela, la conduite du rajah n’avait rien d’étrange, encore moins de criminel. Mais la situation de ses États le rendait un voisin dangereux pour la Compagnie ; des troubles ne pouvaient éclater dans le Carnatique, qu’il ne devînt presque nécessairement l’allié soit des Français, soit des chefs du pays. Par ces considérations, le comité résolut de profiter de la circonstance pour le mettre hors d’état de nuire dans l’avenir ; son raisonnement pouvant en définitive se traduire ainsi : « Nous avons fait trop de mal au rajah pour qu’il soit jamais notre ami, ce qu’il reste de mieux à faire c’est donc de consommer immédiatement sa ruine. » D’ailleurs le moment était favorable : l’expédition était indifférente aux Mahrattes, et Hyder avait en ce moment d’autres affaires sur les bras. Le plus difficile était de régler avec le nabob le partage du territoire et du butin conquis. Avant de prendre aucun engagement, le conseil exigeait que le nabob fît les avances nécessaires pour les préparatifs de l’expédition ; que tous les approvisionnements qu’elle entraînerait par la suite fussent à sa charge ; qu’à l’avenir, au lieu de 7,000 ce fussent 10,000 Cipayes qu’il eût à sa solde. Dans cette circonstance, comme précédemment, le nabob après avoir vivement pressé l’adoption du projet, montra tout-à-coup une sorte d’indifférence à l’exécution ; mais comme la présidence avait pris sa résolution, ce fut elle qui à son tour pressa le nabob. Il accepta sans