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hommes sous les armes ; il était commandé par le colonel Peirce. Cette jonction opérée, le général sir Eyre Coote alla mettre le siège devant Trippasoor, petit fort à trente milles au nord-ouest de Madras, défendu par une forte garnison, mais n’ayant pour toute artillerie que quatre vieux canons. En deux jours la brèche fut praticable ; et le fort se rendit. Les Anglais en avaient à peine pris possession qu’ils aperçurent à l’horizon l’armée mysoréenne : Hyder accourait en toute hâte pour faire lever ce siège. Le pavillon anglais qui flottait sur les remparts, quelques coups de canon tirés sur son avant-garde lui apprirent qu’il était trop tard. Il tourna bride aussitôt, et se dirigea sur Percimbalicum. De là, à la façon des chevaliers européens, il envoya, dit-on, un cartel à sir Eyre Coote ; il le sommait de venir le combattre sur ce même terrain où il avait vaincu le colonel Baillie. Cette situation était forte par elle-même ; mais c’était, dit-on, moins cette considération que l’idée que ce lieu lui était favorable qui inspirait à Hyder le désir d’y rencontrer de nouveau l’ennemi. Comme tant de grands capitaines, il croyait aux jours et aux endroits ; il sentait que s’il devait être heureux quelque part, c’était en ce lieu ; Napoléon aimait, dit-on, à retrouver sur ses champs de bataille le soleil brillant d’Austerlitz. Coote, impatient de combattre, décidé à saisir les occasions partout où elles se présentaient, acceptant le défi, quitta Trippasoor et marcha à la rencontre de l’armée mysoréenne.