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réens ; sir Eyre Coote, qui s’en aperçoit, donne à la seconde ligne l’ordre de charger. Elle exécute ce mouvement avec impétuosité ; tout cède devant elle ; cavalerie, infanterie, artillerie, se précipitent en désordre les uns sur les autres. Mais la cavalerie des Anglais était insuffisante pour recueillir tout le fruit de leur victoire : Hyder put sauver son artillerie et ses magasins. La perte des Anglais ne monta qu’à 400 hommes tués ou blessés ; celle de l’ennemi fut plus considérable, quoiqu’il eût combattu à distance. Les conséquences de cette victoire furent immenses, elle rendait aux Anglais l’initiative de la guerre ; dans le cas où ils eussent été rompus, il leur était au contraire impossible de se rallier en présence de la nombreuse cavalerie mysoréenne. Ils perdaient pour longtemps, pour toujours peut-être, l’empire du Carnatique. On sut depuis que Hyder avait donné l’ordre de ne faire aucun quartier. Contraint par cette défaite d’abandonner son projet sur les provinces du midi, il se retira dans les environs d’Arcot.

L’armée anglaise, dont la difficulté de se mouvoir était toujours la même, demeura plusieurs jours à Cuddalore ; elle marcha ensuite vers le nord pour se joindre au détachement envoyé du Bengale. Leur jonction se fit au commencement d’août, dans les environs de Pulicat. À son départ du Bengale, ce détachement montait à 5,000 hommes ; mais les fatigues, les maladies, les désertions l’avaient singulièrement affaibli : à peine comptait-il alors 2,000