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au sud-ouest de Cuddalore. Autour de la pagode s’étend une ville assez considérable, défendue par un mur en terre ; 2 ou 3,000 hommes en formaient la garnison. Dès le même soir, le général fit attaquer cette ville par trois bataillons. Les défenseurs, après avoir répondu assez faiblement au feu des Anglais, se réfugièrent dans la pagode, où ils s’enfermèrent ; un bataillon anglais les avait poursuivis jusque là, quoique sans en avoir reçu l’ordre. Les portes de la pagode étant fermées, les Anglais font avancer une pièce de douze. Au second coup, la porte cède ; une autre porte intérieure se présente, et on recharge à la hâte ; mais, pour faire feu, on ne retrouve plus ni mèche ni refouloir. Donnant l’exemple d’une singulière présence d’esprit, un officier se fait alors un refouloir d’un fusil, puis, en déchargeant ce fusil, met le feu au canon. Au bout de trois coups la seconde porte à une ouverture, mais qui ne permet qu’à un seul homme de passer à la fois. Les Cipayes se précipitent ; ils sont entassés pendant quelques minutes dans l’espace assez étroit qui sépare les deux portes. Entre ces deux portes se trouvait un escalier conduisant sur les remparts. La garnison, qui s’attend à un assaut, demande quartier, mais tout-à-coup ses cris sont étouffés dans un grand tumulte qui s’élève. Des monceaux de paille, abandonnés dans le voisinage de la porte, s’enflamment ; les Cipayes, dont les habits prennent feu, fuient, cherchant à éviter la flamme ou la fumée, qui s’épaissit