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étaient égorgés, et tout le bagage demeuré en arrière aussitôt enlevé ; ce dont il se vengeait en brûlant les maisons, en ravageant les moissons. Cette guerre d’attaques partielles et de sanglantes représailles se prolongea avec la même animosité plusieurs mois.

Malgré ces soins nouveaux, le nabob n’avait pas oublié ses anciens projets contre le rajah de Tanjore. Dès le mois de juin, il se plaignit que 10 lacs de roupies lui étaient dus par ce dernier ; il pressait le président, au nom des promesses d’appui et de secours qui lui avaient été si souvent faites par la Compagnie, d’entreprendre une expédition contre Tanjore ; il promettait ; en cas de succès, 10 lacs de pagodes comme prix de la coopération des Anglais. Le nabob, jusque là ennemi implacable de Hyder, se montrait disposé à s’en rapprocher ; il mettait même en avant le projet de se réunir à lui aussitôt après l’expédition, pour contraindre les Mahrattes à demeurer au-delà de la Kistna. Le comité spécial, tout en laissant de côté, comme matière de peu d’importance, la dette du rajah au nabob, délibéra sur la situation, qui ne laissait pas que d’être embarrassante. Le rajah de Tanjore n’avait jamais cru à la durée de la paix avec le nabob ; il savait, de plus, que ce dernier se trouvait momentanément délivré de la tutelle de la présidence ; enfin il connaissait depuis long-temps ses mauvaises intentions à son égard ; c’était donc chose fort naturelle qu’il cherchât à s’en garantir,