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demeura libre, et ils ne tardèrent pas à recevoir des approvisionnements de Madras. Dès le lendemain du départ de la flotte, sir Eyre Coote fit ranger son armée en bataille en dehors de la haie rempart ; pendant trois jours de suite il offrit la bataille à Hyder. On voyait sir Eyre Coote, bouillant d’impatience et d’ardeur, parcourir à cheval les rangs de sa petite armée ; il félicitait les soldats d’en venir bientôt aux mains, et d’être enfin parvenus au terme de leurs fatigues. Mais Hyder, jugeant la position des Anglais trop forte, refusa le combat avec la même persistance qu’il lui était offert ; il continua sa marche au midi, et l’armée anglaise se renferma dans son camp. Bientôt le manque de vivres et de moyens de transport l’empêcha d’en sortir. Le riz venant de Madras était bien en abondance dans le camp, mais le bœuf et le mouton manquaient complètement : l’ennemi avait enlevé tout le bétail ; les détachements pour s’en procurer, service confié aux seuls Cipayes, étaient à la fois fatigants et meurtriers. Trois ou quatre bataillons sortaient du camp une ou deux heures après le coucher du soleil, ils marchaient toute la nuit ; parvenus le lendemain matin à l’endroit sur lequel était dirigée l’expédition, ils rassemblaient à la hâte tout le bétail qu’ils pouvaient trouver, se reposaient une heure tout au plus, et se remettaient en route tout aussitôt pour le camp, où ils arrivaient le lendemain matin : ils avaient quelquefois marché trente-six à quarante-