Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/268

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sitôt ses préparatifs pour l’y devancer. D’abord il détacha sur-le-champ deux bataillons pour disputer le passage de la rivière d’Ariancopang ; une partie de l’armée étant déjà dans la ville, quelque temps fut nécessaire pour la rassembler ainsi que les bagages. Les deux armées cheminèrent alors vers Cuddalore sur deux routes différentes, mais distantes d’un mille l’une de l’autre. Hyder fit tirer toute la nuit ; en raison de la mobilité du but, les boulets, portant ou trop haut ou trop bas, allaient se perdre dans les champs de riz au milieu desquels marchait l’armée ; toutefois le brisement de la paille produisait, dit-on, au milieu de l’obscurité, le bruit le plus effrayant. Le général Coote arriva à Cuddalore au point du jour ; il avait perdu pendant la route 20 hommes et 1 officier ; mais, ce qui était essentiel, il était arrivé le premier au but de leur course. Le projet de Hyder était en effet de se couvrir d’une haie-rempart assez éloignée de la place, qui lui servait de défense ; dans ce cas, le général anglais se serait trouvé dans l’obligation de l’attaquer avec désavantage, ou bien de lui livrer la place. D’ailleurs la situation des Anglais ne laissait pas d’être critique, les vivre s’étant au moment de manquer ; tout ce qu’ils avaient emporté de Madras était consommé, à peine si le pays pouvait fournir pour un jour de riz à la subsistance de l’armée. Par bonheur la flotte française qui manquait de vivres, d’eau, de beaucoup d’autres choses, fut contrainte de s’aller approvisionner ailleurs ; la mer