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tion à devenir une proie bien facile à son ambition. À l’exception des garnisons des trois places les plus importantes, les troupes qui s’y trouvaient avaient été rappelées par la présidence, en même temps que celles de Guntoor. Au moment où il s’était agi d’embarquer les Cipayes, ces soldats s’y refusèrent et se révoltèrent ; il fallut les laisser à Masulipatam et Visigapatam. À Masulipatam l’ordre fut rétabli : mais à Visigapatam la révolte fut complète : ils tuèrent plusieurs de leurs officiers, pillèrent la place, et désertèrent avec armes et bagages. On put craindre que cet exemple ne fût suivi par les troupes indigènes des circars voisins ; il y eut à craindre aussi que les zemindars ne voulussent profiter de cette occasion pour se soustraire au joug. Sittaram-Raz, ce favori du gouverneur Rumbold, se tenait à l’écart, comme s’il méditait quelque dessein de ce genre ; il semblait attendre que ces germes de rébellion fussent grandis pour se déclarer. Au contraire, Vizeram-Raz, son frère, qui avait tant et de si légitimes sujets de plaintes contre les Anglais, s’empressa de combattre la sédition ; moitié par la force, moitié par la persuasion, il parvint à faire mettre bas les armes aux séditieux.

Après la retraite du général Munro sur Conjeveram, le premier soin de Hyder fut de faire parcourir tout le pays par sa cavalerie pour en ramener le bétail ; il le fit en même temps ravager, pour ôter à l’ennemi toutes ressources. Le but fut telle-