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l’illégalité et l’injustice du décret ; il déclara la résolution du suprême conseil injuste, précipitée, dépassant son autorité légale ; il soutint que dans sa conduite rien ne pouvait fournir de prétexte à ce châtiment que le conseil s’arrogeait le droit d’infliger. La majorité du conseil se rangea pourtant au décret de suspension ; il fut forcé de se soumettre.

Depuis la fâcheuse tournure des affaires, la présidence de Madras ne cessait de solliciter des secours du nabob ; mais ce dernier se trouvait lui-même dans un état de gêne, dans une pénurie de finances qui le mettait hors d’état de satisfaire à de semblables demandes. Le colonel Brathwait, nommé au commandement de Tanjore, avait été chargé de lever un corps de cavalerie dans ce pays. La présidence restitua au nizam le circar de Guntoor : en lui écrivant, elle cherchait à se faire un mérite d’accéder aux désirs qu’il avait manifestés à ce sujet ; elle excusait tous ses délais à prendre ce parti, toutes ses lenteurs à payer le tribut ; en revanche, elle répondait de son exactitude à s’acquitter immédiatement après la cessation de la guerre. Le nizam haïssait et méprisait Hyder, comme un parvenu, un homme de rien ; il fut touché des soumissions de la présidence. Ces sentiments, joints à sa faiblesse naturelle, au dénuement de ses finances, le tenaient dans l’inaction au moment d’une guerre que lui-même avait vivement excitée ; circonstance singulièrement heureuse pour les Anglais, car les circars du nord se trouvaient alors dans une situa-