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tait enfermé dans un fort nommé Caracoil. Des bois épais défendaient les approches de cette place. Le principal corps d’armée du nabob et des Anglais s’achemina vers ce point par la route la plus directe, et pendant ce temps un détachement avait été envoyé par une autre route, dans le but de surprendre l’ennemi, ou du moins de faire diversion à l’attaque réelle. Omdut-al-Omrah entamait en même temps avec le polygard des négociations dont le résultat fut un arrangement qu’il s’empressa de communiquer au général anglais : il l’invitait à suspendre les hostilités. Par malheur, soit trahison, soit négligence, le détachement n’ayant pas reçu d’ordre contraire, continua d’avancer ; la place, se reposant sur la foi des traités, n’était nullement sur ses gardes, aussi fut-elle prise sans seulement essayer de résistance ; et le polygard fut tué en s’efforçant de gagner la campagne. La guerre ainsi terminée, il fallut s’occuper de l’administration du pays ; tâche bien éloignée d’être aisée ; le peuple, étranger aux intérêts qui se débattaient dans la guerre, était demeuré paisible à sa charrue, occupé de ses travaux ordinaires ; mais lorsqu’une administration nouvellement établie voulut percevoir l’impôt, il se souleva et prit les armes de toutes parts. Le nabob, accompagné des Anglais, fut obligé de parcourir le pays dans toute son étendue. À son approche, les champs, les villages, les maisons étaient abandonnés ; il marchait au milieu d’une solitude profonde ; tous les traînards de l’armée