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approcher. Pendant une heure et demie les Anglais demeurent ainsi exposés à un feu auquel ils ne peuvent plus que faiblement répondre. Hyder se détermine alors à une attaque décisive ; il rassemble sur sa gauche sa cavalerie qu’il sépare en différents corps, entre lesquels il intercale de l’infanterie chargée de les soutenir par un feu bien nourri ; il exécute plusieurs charges dans cet ordre.

De son côté, Baillie forme un bataillon carré de sa petite armée, et gagne une éminence voisine du champ de bataille. Le plus grand nombre des Cipayes était déjà sur le carreau ; les Anglais avaient moins souffert, mais manquaient de munitions ; les officiers combattaient avec le sabre ou l’épée, les soldats avec la baïonnette, tous conservaient leurs rangs. Treize fois les attaques de Hyder sont repoussées par cette poignée d’hommes. Chacun ne songe qu’à mourir ou à se frayer un chemin jusqu’à Conjeveram. Mais Baillie, plusieurs fois blessé, qui s’est montré prodigue de son propre sang dans le combat, Baillie, désespérant maintenant d’être secouru par Munro, songe enfin à épargner le sang des braves soldats qui lui restent encore ; il se décide à entrer en pourparler. Le colonel Fletcher élève un mouchoir blanc au bout de son épée ; blessé au bras, il entoure à la hâte sa blessure, et élève le même signal ; au même moment un éclat d’obus lui ouvre le ventre, ses entrailles s’échappent, il tombe pour ne plus se relever. D’autres signaux sont successivement arborés,