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détachements arrête et se forme en bataille. Baillie dirige un détachement de cinq compagnies sur l’artillerie ennemie qui commençait à faire des ravages dans les rangs anglais ; un ruisseau profond qui se trouve sur le chemin de ce détachement l’empêche d’accomplir sa mission. L’armée mysoréenne, effrayée de cette démonstration, ne laisse pas que de s’ébranler ; son feu devient plus irrégulier ; Baillie aurait pu s’en emparer par une charge à fond, mais il demeure immobile, comme enchaîné, jusqu’au matin sur un terrain désavantageux. Ce n’est qu’au point du jour qu’il se met de nouveau en marche. En ce moment, une batterie de six pièces de canon, placée par Tippoo dans une position favorable, commence un feu meurtrier sur le front du corps anglais ; la cavalerie de Hyder se montre sur ses flancs. Baillie continue d’avancer, quatre canons tombent successivement dans les mains des Anglais ; déjà la pagode de Conjeveram, le terme de leurs fatigues et de leurs dangers, se montre à l’extrémité de l’horizon.

En même temps des nuages de poussière s’élèvent de ce côté ; les Anglais se flattent que c’est le reste de l’armée anglaise qui arrive ; mais bientôt l’erreur se dissipe, Baillie reçoit la nouvelle que c’est l’armée de Hyder tout entière. « Eh bien, répond le brave colonel, nous sommes disposés à les recevoir. » Convaincu, en effet, de l’immobilité où se tenait l’armée anglaise à Conjeveram, Hyder accourait avec le reste de ses troupes. Peu de mo-