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de la route lui sont amenés : il leur ordonne de le conduire vers Baillie, leur promet bonne récompense s’ils y parviennent, les menace de les faire pendre dans le cas contraire. On les place en tête des colonnes, la corde au cou. On s’aperçoit qu’ils éloignent l’armée du bruit du canon, le général s’obstine à les suivre, mais ils parviennent à s’échapper. Munro fait alors tirer quelques coups de canon pour donner le signal de son approche. Une nouvelle canonnade se fait entendre dans la même direction ; l’armée marche gaiement de ce côté, et ne doute pas que Baillie n’ait repoussé l’ennemi ; loin de là, on rencontre à quelques pas un Cipaye blessé, tout sanglant, épuisé de fatigue ; il donne la triste nouvelle de la défaite complète du détachement. Sir Hector Munro en conclut qu’il n’a pas de temps à perdre pour retourner à Conjeveram, veiller à ces dépôts dont la conservation importe à la sûreté de l’armée. Dans la soirée, plusieurs Cipayes, échappés du champ de bataille, confirment la nouvelle fatale.

Par ses espions Hyder avait appris le départ du détachement de Fletcher, le nombre de troupes qui le composaient, l’heure du départ, la route prise, et jusqu’au refus de celui-ci de se charger d’artillerie ; il envoya une forte division de ses troupes, chargée d’enlever ce détachement avant sa jonction avec Baillie. Mais Fletcher, se défiant de ses guides, avait changé de route, ce qui le fit échapper à l’embuscade. Les deux détachements