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d’opérer de vive force sa jonction avec le reste de l’armée, et il en donne aussitôt avis au général sir Hector Munro. La position de celui-ci était assez embarrassante : tous ses approvisionnements consistaient en une petite quantité de riz non dépouillé de sa paille, qu’il avait entassé dans une pagode, et que le moindre mouvement livrait à l’ennemi. Munro adopte alors un de ces partis mixtes, sujets à mille inconvénients, celui de diviser son corps d’armée ; il en conserve une partie avec lui ; il envoie l’autre, sous les ordres du colonel Fletcher, rejoindre Baillie, espérant que ce secours mettra ce dernier à même de se mouvoir. Le 8, à neuf heures du soir, le colonel Fletcher se met effectivement en route avec les grenadiers et les compagnies légères du régiment de Mac Leod, 200 Européens et 900 grenadiers cipayes. Renforcé par ce détachement, Baillie devait marcher toute la nuit, de manière à rejoindre au point du jour le corps d’armée principal. Fletcher avait refusé, comme trop pesante, de l’artillerie que le général voulait lui donner ; afin d’être plus dispos à la marche, les soldats n’avaient pris que pour deux jours de vivres, et laissé leurs sacs avec les bagages. Cependant le corps d’armée de Munro prend les armes, les tentes sont ployées ; on se tient prêt à marcher. Vers le milieu de la nuit, on entend quelques coups de canon ; puis, au point du jour, le bruit de la canonnade devient tout-à-fait distinct. Sir Hector se met alors en marche dans cette direction. Trois indigènes trouvés sur le bord