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lement le trésor était vide, mais la présidence n’avait pu réussir à négocier un emprunt ; Tanjore, dévasté par de longues années de guerre, ne présentait aucune ressource ; enfin l’armée du nabob se trouvait considérablement affaiblie par les besoins et l’absence de discipline. Le général sir Hector Munro se hâta de se rendre à Saint-Thomas pour y prendre le commandement des troupes ; celles-ci ne s’élevaient en totalité qu’à 5,200 hommes ; la cavalerie du nabob, dont une partie était commandée par des officiers anglais, à l’exception de 56 hommes, avait refusé de marcher, faute de paiement des arrérages : c’était toute la cavalerie de l’armée. Les moyens de transport manquaient complètement : on n’avait rassemblé du riz pour huit jours qu’avec les plus grands efforts ; les Cipayes portaient leurs vivres pour quatre jours, et c’est à peine si l’on trouvait assez de bœufs pour transporter le reste. Cependant le général persista à s’embarrasser d’une pesante artillerie. Le 26 août, l’armée se mit en marche vers Conjeveram. Une pluie très forte gâtant les routes, rendait la marche des troupes lente, pénible, fatigante. La cavalerie ennemie se montrait partout, en tête, en queue, sur les flancs ; elle n’attaquait nulle part, mais enlevait çà et là les traînards et les blessés. Après quatre jours de marche, l’armée arriva à Conjeveram. Un agent du nabob l’accompagnait ; il était chargé de lui fournir des vivres et de donner des nouvelles de l’ennemi, mais le manque d’argent le