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glais qui s’étaient proposé de les engager au service du nabob. Un corps de 400 Européens, commandé par ce M. de Lally dont nous avons déjà parlé, se trouvait encore dans l’armée de Hyder ; après avoir été long-temps au service du subahdar, Lally l’avait récemment quitté pour celui de Mysore. Il avait une grande influence sur Hyder, qui le consultait volontiers sur ses projets politiques et ses opérations militaires. D’autres officiers français, réunis à Hyder par une haine commune contre les Anglais, avaient des commandements dans ses troupes. Des armes et des munitions de toutes sortes, et en grande quantité, lui étaient arrivées des îles de France et de Bourbon ; enfin son armée, parfaitement organisée, disciplinée, impatiente d’une longue paix, était prête à l’action. Les mouvements de Hyder se firent avec une rapidité extrême : sa cavalerie se répandit comme un torrent sur le plat pays ; la ruine et la désolation s’étendirent tout autour de Madras. Les paysans abandonnèrent leurs habitations et se réfugièrent dans les bois et les montagnes ; les champs demeurèrent en friche, les maisons furent incendiées. À Madras, les alarmes succédaient aux alarmes ; on apprenait les progrès de l’ennemi de tous les côtés à la fois, car c’est le propre des troupes irrégulières de se montrer à la fois sur les points les plus éloignés, et cela jetait le gouvernement de Madras dans de continuelles indécisions sur les mesures à prendre. Au milieu de ces circonstances désastreuses, sir Hector