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pour la protection du pays ; dans ses communications avec le conseil suprême, elle semblait même se flatter encore du maintien de la paix. À cette époque, seulement, le colonel Harper reçut l’ordre de repasser la Kristna à la tête de son détachement, et de se tenir prêt à défendre au besoin le Carnatique. De son côté, Hyder avait quitté Seringapatam, assemblé une nombreuse armée à Bangolore, et venait d’entrer en campagne ; il se proposait de traverser les montagnes et de pénétrer dans le Carnatique par une passe qui s’ouvrait dans le voisinage d’Amboor.

Le 21 juillet, Hyder, à la tête de la plus nombreuse partie de son armée, avait forcé cette passe avec ses deux fils ; il dirigea son artillerie sur la route de Changama. Le commandant d’Amboor se hâta d’en donner avis à la présidence ; d’autres avis venus d’ailleurs, ne tardèrent pas à confirmer celui-ci. Hyder était à la tête de 100,000 hommes, parmi lesquels 20,000 étaient formés en bataillons réguliers et commandés en grande partie par des officiers européens ; sa cavalerie consistait en 30,000 hommes, parmi lesquels se trouvait un corps de 2,000 cavaliers abyssiniens qui lui servaient de gardes-du-corps ; 10,000 étaient de la cavalerie du Carnatique, dont la moitié avait appartenu au nabob et avait déserté ou s’était débandée faute de paie. Il avait 100 pièces de canon, servies par des canonniers européens et des indigènes instruits à l’européenne par des officiers an-