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point de communication possible entre lui et la mer, c’est-à-dire, les Français. La possession de Guntoor était donc d’une fort grande importance pour la Compagnie. Mais un motif d’intérêt particulier rendait les membres du conseil encore plus sensibles aux mérites de cette possession : par un marché conclu avec le nabob, les terres étaient louées pour dix ans, et, selon beaucoup d’historiens du temps, les membres du conseil avaient un grand intérêt dans ces baux.

Sur ces entrefaites, Hyder et les Mahrattes conclurent un traité auquel Nizam-Ali ne tarda pas à accéder. Ces trois puissances s’engagèrent à un système d’hostilités combinées contre les Anglais. Dans le mois de novembre 1780, le nabob, ordinairement bien informé de ce qui se passait dans l’Inde, en donna avis à la présidence de Madras ; celle-ci transmit aussitôt la nouvelle au conseil suprême du Bengale. Le danger devint de moment en moment plus imminent. Les Anglais ne s’en montrèrent pourtant nullement troublés. Comme un régiment venant d’Europe était prochainement attendu, de nouvelles troupes furent envoyées à Goddart en remplacement de celles demeurées à Tellichéry. La présidence avait assez de troupes pour occuper les principales places fortes du Carnatique ; mais, dénuée de cavalerie, elle ne pouvait songer à défendre le pays plat contre l’innombrable cavalerie de Hyder. Par ces raisons et par d’autres encore, elle ne prit jusqu’au mois de juin aucune mesure