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avec la présidence de Madras ; selon lui les Anglais n’étaient que des hommes sans foi, sans honneur, dévorés d’une ambition sans bornes, se jouant des traités les plus solennels, n’ayant qu’un seul but, l’envahissement de toute l’Inde. Il protestait de sa ferme volonté de les empêcher de s’établir jamais dans Guntoor, province d’une grande importance par elle-même, voisine d’ailleurs de ses propres États. Joignant promptement l’effet à la menace, Hyder se hâta d’envoyer un corps d’armée de ses propres troupes prendre position dans les États de Bazalut-Jung. S’étant emparé du pays ouvert, il se joignit à Nizam-Ali pour menacer ce dernier d’une ruine imminente, à moins qu’il ne rompît toute relation avec les Anglais. Bazalut-Jung se trouva réduit à contremander la marche du détachement anglais ; il demanda la restitution de Guntoor, comme seul moyen d’apaiser Hyder et son frère, d’assurer son propre salut à lui-même. Après avoir délibéré pour la forme sur cette demande, la présidence prit aussitôt le parti de n’y pas accéder. La possession de Guntoor était chose fort importante pour les Anglais : ce circar situé entre le territoire du nabob, c’est-à-dire le leur, et les quatre circars du nord, était le lien entre leurs possessions du nord et celles du midi ; il plaçait dans leurs mains le port de Mootapilly, seul port appartenant à Nizam-Ali. Par le fait de cette cession, celui-ci n’était plus qu’une puissance purement continentale, car ce circar était le seul