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en sûreté contre les attaques de Hyder, une diversion faite par la flotte sur la côte de Malabar.

Sir Robert Harland refusa nettement de séparer son caractère de commandant en chef de celui de plénipotentiaire du roi. Après avoir répondu point par point aux arguments mis en avant par le conseil pour justifier sa conduite, il écrivait ces belles paroles : « Votre accusation d’agir inconstitutionnellement ne saurait m’atteindre ; je ne fais rien de plus que mon devoir ; mais cette accusation remonte, ce me semble, jusqu’à l’autorité royale, et s’attaque aux droits incontestables de la couronne. Vous prenez sur vous de censurer une mesure évidemment du ressort du droit constitutionnel de la souveraineté, des privilèges sacrés pour nous de la majesté royale. C’est là, permettez-moi de vous le dire, un procédé inconvenant, arrogant, présomptueux ; je ne sais même s’il ne paraîtrait pas criminel aux yeux de la loi, car c’est une incontestable maxime du gouvernement britannique que les droits du prince sont aussi sacrés, aussi inviolables que les libertés des sujets. » À la fin de l’année, l’amiral communiqua au conseil la ferme résolution où il était d’entrer en négociation avec les Mahrattes. Sa lettre contenait quelques expressions désagréables, injurieuses même pour les membres du conseil ; il ferait toujours, disait-il, une grande distinction entre les intérêts réels du plus grand corps commercial qui soit au monde et les vues privées suggérées par les intérêts particuliers de quelques individus. Le con-