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dant anglais tint à se montrer juste appréciateur du courage de ses adversaires ; en ennemi généreux, il conclut une capitulation dont les termes étaient favorables aux Français. La garnison sortit avec les honneurs de la guerre, le régiment de Pondichéry conserva son drapeau.

Mahé, sur la côte de Malabar, était le seul établissement des Français qui restât dans leurs mains ; il n’était pas sans difficulté de l’attaquer. Le corps expéditionnaire chargé de cette entreprise devait accomplir des marches longues et pénibles ; il devait traverser le territoire de princes indous dont les dispositions ne passaient pas pour favorables aux Anglais ; en ce moment la présidence ne possédait pas, en effet, un nombre de vaisseaux assez considérable pour transporter les troupes par mer. D’un autre côté, bien que la possession de Mahé ne fût pas par elle-même d’un grand avantage à la Compagnie, c’était chose périlleuse que de le laisser aux mains de leurs rivaux ; ce point leur suffisait pour fournir à tous les princes qui voudraient lui faire la guerre des officiers habiles, des volontaires intrépides ; de là ils pouvaient débarquer sans cesse dans la péninsule des armes, des munitions, des régiments entiers. Cette dernière considération, et sans doute aussi la gloire d’être parvenu à chasser les Français de l’Inde entière, déterminèrent le conseil suprême. Une expédition contre Mahé fut résolue. Le rendez-vous des troupes fut à Anjenga, où les Européens se