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lement la médiation du conseil suprême, mais elle fut repoussée par la présidence de Madras. Sir Thomas Rumbold nia le droit du conseil suprême d’intervenir dans une négociation encore pendante ; ce qui lui était permis, c’était seulement, disait-il, d’en approuver ou d’en blâmer les résultats. Il ajoutait que si la suppression des tributs blessait le conseil suprême, c’était lorsqu’il n’y gagnait rien pour ses propres membres ; et à ce sujet, il rappelait avec d’amères réflexions la conduite du conseil suprême vis-à-vis de l’empereur. La lettre de sir Thomas avait été communiquée au conseil de Madras, et approuvée par lui, avant d’être envoyée au Bengale. Non seulement la présidence de Madras prit de Bazalut-Jung le circar de Guntoor à bail ; mais, par un autre bail, elle le transféra pour dix ans au nabob d’Arcot ; elle ne devait cependant pas douter que ce mode d’exaction ne fut sévèrement blâmé par la cour des directeurs.

Au commencement de juillet 1778, la nouvelle de la guerre récemment éclatée entre la France et l’Angleterre se répandit au Bengale. La nouvelle, quoique certaine, n’était point officielle ; le conseil suprême n’en résolut pas moins, sans attendre de notifications plus formelles, de profiter de la sécurité où les Français se trouvaient encore. Il s’agissait de s’emparer d’un seul coup de tous leurs établissements dans l’Inde. Chandernagor, ainsi que les comptoirs de Masulipatam et de Karical se rendirent sans coup férir ; le conseil suprême résolut