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rejetterions leurs exigences. Les mots changent alors de signification : ce qu’ils demandent, ce n’est plus notre amitié, c’est une abjecte soumission à leurs impérieuses volontés, c’est une soumission dans le genre de celles qui existent dans ce pays, c’est-à-dire entraînant pour l’État soumis et dépendant l’obligation de tenir toujours un certain nombre de troupes à la disposition de l’État dont il dépend. Ce n’est pas encore là tout ; ce n’est pas assez pour eux de cette servile soumission : afin qu’elle soit plus humiliante encore, ils la veulent accompagnée d’un manque flagrant de bonne foi. Dans l’année 1769, un traité l’alliance fut conclu entre la Compagnie et Hyder-Ali-Khan ; Hyder n’a rien fait depuis lors qui soit de nature à porter la moindre atteinte à cet engagement réciproque, ou du moins nous l’ignorons : au contraire, il a rendu à la Compagnie, dans toute l’étendue de ses domaines, les privilèges et avantages de commerce dont elle jouissait avant ces dernières guerres. Les Mahrattes à leurs hautaines demandes ajoutent la condition spéciale que le renfort qu’ils exigent des Anglais et du nabob sera expressément employé à la violation de la parole par eux donnée à Hyder-Ali-Khan. En conséquence, nous exprimons l’opinion formelle que notre acquiescement à une semblable mesure serait grandement dérogatoire à l’honneur de la nation britannique, et contraire aux intérêts de la Compagnie. » Le conseil concluait en indiquant, comme le plus sûr moyen de mettre le Carnatique