Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pauvres, ne soutenaient leurs familles avec quelque apparence de dignité, qu’avec de grandes difficultés ; la plupart étaient hors d’état de subvenir aux dépenses d’un long voyage, à celles d’un séjour prolongé au siège du gouvernement. Beaucoup étaient endettés envers la Compagnie : les forcer à recourir à des emprunts pour faire ce voyage, c’était les mettre dans une situation qui leur rendrait plus difficile encore de se libérer. Leur absence devait être un obstacle à la collection du revenu ; enfin, comme c’était une charge héréditaire, un certain nombre de ceux qui s’en trouvaient revêtus étaient vieux, infirmes, hors d’état d’entreprendre ce voyage. Toutes ces objections contre le projet nouveau furent exposées au gouverneur et au conseil ; ils persévérèrent dans leur résolution. Un grand nombre de zemindars arrivèrent à Madras et le gouverneur s’entendit avec eux. Il régla, seul à seul avec chacun, la quotité des sommes auxquelles ils s’engageaient pour l’avenir. Le conseil approuva les transactions du gouverneur sans s’être fait enseigner sur quelles bases elles portaient.

Le plus important des zemindars des circars du nord était Vizeram-Raz, rajah de Vizinagaram, et l’étendue du district qu’il administrait, celle d’un royaume ; son pouvoir avait parfois donné de l’alarme à la Compagnie. Vizeram-Raz aimait le plaisir et le repos ; d’ailleurs, on le louait en général de sa douceur et de son équité. Sitteram-Raz, son