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vues sur la forteresse de Gualior, située sur le territoire du rajah de Gohud, célèbre dans toute l’Inde, et dont les Mahrattes s’étaient emparés depuis long-temps ainsi que de la contrée environnante. Cette forteresse, située au haut d’un rocher gigantesque taillé presque à pic, formant une espèce de pain de sucre à peu près inaccessible, était défendue par une garnison de 1,000 hommes. Dans toute l’Inde elle passait pour être imprenable ; sir Eyre Coote, juge expert en cette matière, avait déclaré que ce serait folie que de l’attaquer avec un détachement aussi faible que celui de Popham. Cependant, aiguillonne par la difficulté même de l’entreprise, Popham, avait pris position à 5 milles de là, au village de Ripore, et ne quittait pas des yeux la forteresse ; il interrogeait tous les espions, cherchait de ses propres yeux quelque endroit par où tenter l’escalade. L’entreprise, quoique fort périlleuse, n”était pas impossible par l’un des côtés de la place : les assaillants devaient descendre dans un fossé profond de 16 pieds, cheminer ensuite à découvert sur un sentier escarpé l’espace de 40 verges, escalader enfin une muraille de 30 pieds de hauteur. « Mais l’objet était glorieux, dit le capitaine Popham, je pris mon parti sur-le-champ. » Au point du jour, il se mit effectivement en mouvement à la tête de sa troupe. Les soldats descendent dans le fossé au moyen d’échelles de bois ; ils touchent au pied de la muraille, que les espions escaladent et au haut de laquelle ils fixent quelques échelles de