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à former, s’il lui était possible, des alliances avec la famille Guicawar et le gouvernement de Berar. Sans perdre de temps, Goddart entre aussitôt en correspondance avec le parti ministériel à Poonah. Les négociations se nouent, mais bientôt languissent. Les dissensions sont plus fortes que jamais au sein des conseils mahrattes ; on sait que, tout en négociant la paix, ils font des préparatifs de guerre considérables. À la même époque, Ragobah, échappé à leur surveillance, s’était réfugié à Surate, où un asile lui fut accordé. Le 20 octobre, Goddart envoie ses dernières propositions ; il donne un délai de quinze jours, ajoutant qu’il entrera aussitôt en campagne si réponse satisfaisante ne lui est faite. Cette réponse, arrivée le 28, lui signifie comme préliminaire de toute négociation la reddition de Ragobah et celle de Salsette. Goddart rompt la négociation, et se rend à Bombay pour concerter son plan de campagne avec le conseil. Il rencontre là des dispositions hostiles ; les pouvoirs indépendants qui lui avaient été conférés par le conseil suprême du Bengale avaient vivement blessé tous les membres de cette présidence. Pour se dispenser de venir à son secours, ils allèguent l’épuisement de leurs finances. Cependant, comme Goddart leur démontre que le premier objet de ses opérations sera de les faire rentrer en possession d’un riche territoire autrefois possédé par eux, ils consentent à fournir à une partie des besoins de l’armée.