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gers, inquiet sur les dispositions de Moodajee, qui ne peuvent manquer de changer si l’armée de Bombay a éprouvé un échec. Il demeure pourtant à Boorhanpoor jusqu’au 5 février. Apprenant alors la nature du désastre essuyé par le détachement de Bombay, il se dirige vers Surate. Le 9, un envoyé du gouvernement de Poonah lui apporte cette lettre du 16 qui lui avait manqué : dans cette lettre, écrite sous la dictée des Mahrattes, le comité lui ordonnait de retourner au Bengale. Goddart répond qu’il se rend à Bombay d’après les ordres du conseil suprême ; que d’ailleurs il est dans les plus amicales et les plus pacifiques intentions à l’égard des Mahrattes. Il continue effectivement sa marche avec la plus grande hâte, ayant soin en même temps d’observer la plus exacte discipline pour ne pas s’aliéner le pays qu’il traverse. Le détachement arriva à Surate le 30, après avoir fait trois cents milles en dix-neuf jours. À Surate, le colonel Goddart reçut du Bengale des pleins pouvoirs pour traiter avec le gouvernement de Poonah. Le conseil suprême, tout en rejetant le traité conclu par le comité de l’armée de Bombay, exprimait le désir d’en venir à un arrangement sur de nouvelles bases ; il insistait fortement sur la condition que les Mahrattes renonceraient formellement à toute alliance avec les Français. Dans le cas où ces derniers se refuseraient à traiter, Goddart, nouvellement promu au grade de général, était autorisé à recommencer la guerre ; il était, de plus, autorisé