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saison des pluies. Le colonel Leslie, qui le commandait, employa ce temps à entrer en négociation avec les chefs voisins, malgré la défense formelle qu’il en avait reçue ; on attribua à des motifs d’avidité cette conduite qui amenait délai sur délai dans la marche du corps d’armée. La présidence de Bombay ayant appris la nouvelle du commencement de la guerre entre la France et l’Angleterre, écrivit à Leslie pour le presser d’arriver ; une autre lettre suivit promptement celle-là, exprimant les mêmes instances et de plus vives encore. Le 31 août, le conseil suprême s’était décidé à lui demander compte de cette longue inaction ; mais il s’était enfin mis en route vers le milieu du mois, et, le 17 septembre, était arrivé à Rajegoor, où il s’arrêta de nouveau. Écrivant de là au conseil suprême pour rendre compte de sa conduite, il expliquait ses retards par la nécessité de laisser passer la saison des pluies ; il se félicitait d’avoir conclu des arrangements avantageux avec quelques princes du pays ; il disait encore que l’annonce d’une ambassade anglaise faite par lui avait comblé de joie le rajah de Berar. Cet ambassadeur était mort en route ; après quelques hésitations, et malgré cette communication de Leslie, le conseil se décida à ne pas le remplacer, mais à attendre les événements. Le conseil ne pouvait s’empêcher de montrer son mécontentement de la lenteur des mouvements des troupes anglaises ; le parti opposé au président, et par conséquent à cette expédition, en triomphait ;