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Le colonel Upton resta à Poonah jusqu’au commencement de l’année 1777 ; il partit cependant avant qu’aucune des stipulations du traité eût encore été exécutée. Bientôt un navire français arriva dans un port mahratte ; quelques passagers se rendirent à Poonah ; se prévalant du nom du roi de France, ils furent bien reçus. Cet incident éveilla la crainte et la jalousie des Anglais. Déjà se manifestait, en effet, la probabilité d’une rupture entre la France et l’Angleterre, et il était hors de doute que, dans ce cas, la France ne s’efforçât de reprendre son influence dans l’Inde. Or, une alliance avec les Mahrattes était le meilleur moyen d’y parvenir. Un agent français, nommé Saint-Lubin, fut reçu par eux avec quelque faveur. La présidence de Bombay s’en alarma ; elle pressa le gouvernement suprême du Bengale de prévenir ce danger en soutenant la cause de Ragobah. Une lettre de la cour des directeurs à la présidence de Bombay l’enhardissait dans cette politique qu’elle partageait. Sur ces entrefaites, une rivalité entre deux chefs, Siccarum-Baboo et Nana-Furnavese, produisit une scission dans le conseil de Poonah ; une partie des ministres, Siccarum-Baboo à leur tête, prirent la résolution de se déclarer pour Ragobah, en même temps qu’ils sollicitèrent l’alliance et le secours des Anglais. La présidence de Bombay se mit en mesure de leur donner sa coopération. Ce sujet, mis en discussion au Bengale, produisit la scission ordinaire. M. Francis et M. Weler condamnèrent