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il dominait alors le conseil. Ce fut pour peu de temps ; la place devenue vacante par la mort de Monson fut remplie par M. Wheler, qui d’ordinaire votait avec M. Francis, celui-ci avec le général Clavering. La majorité était donc encore une fois contre Hastings, mais, par un hasard heureux pour lui, le général Clavering vint à mourir à la fin d’août 1777, et, par son vote décisif, le gouverneur-général devint de nouveau maître des décisions du conseil.

Le nabob approchait alors de l’âge de la majorité ; il écrivit le 23 juillet une lettre au conseil : « Grâce à Dieu, il se trouvait, disait-il, à cet âge de la vie où les lois de son pays l’appelaient au gouvernement de ses propres affaires. Il se plaignait de la manière dont il était traité par son tuteur, et demandait à être délivré de cet état de sujétion et de dépendance. » MM. Wheler et Francis furent d’avis que les réclamations du nabob fussent adressées à la cour des directeurs, afin qu’ils en décidassent ; le gouverneur-général et M. Barwell répondirent que la demande du nabob était juste, et que la justice n’admettait point de délai. « La demande du nabob, dit Hastings, est fondée sur des droits positifs, qui n’admettent pas de discussions. Il a un droit incontestable à diriger ses propres affaires ; il a un droit évident au nizamut, puisque c’est son héritage. (On appelait nizamut l’ensemble des fonctions qui constituaient le pouvoir, l’autorité du nabob.) Par toutes ces raisons, je suis d’avis qu’il soit fait droit aux