Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/193

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la résignation de Hastings avait bien été projetée, non effectuée. Clavering, qui ne se tient pas pour battu, fait une proclamation comme gouverneur-général de la présidence et du fort William. Le conseil, sous la présidence de Hastings, répond par la déclaration que le général Clavering en essayant de se mettre en possession des fonctions de gouverneur-général, a résigné ses fonctions de second membre du conseil et celle de commandant en chef ; c’était une destitution : en outre, Hastings porte une plainte contre le secrétaire du conseil, comme coupable d’avoir agi en cette qualité sans instructions émanées de lui, gouverneur-général. Les choses en étaient venues à ce point qu’il s’en fallait de peu que la guerre civile n’éclatât dans les rues de Calcutta. Toutefois, le parti qui soutenait le général Clavering se sentait inférieur, soit en droit, soit en force, à celui de Hastings. Dans un nouveau conseil où se trouvaient Hastings, M. Barwell et M. Francis, ce dernier prit la parole en ces termes : « Tout est ébranlé, tout menace ruine, et, je le crains, par la passion, la violence, la précipitation. Tout peut s’arranger par la prudence et la modération. J’ose croire que je donne à la fois l’exemple de toutes les deux, non seulement par mon implicite adhésion à la décision des juges, mais encore par ma présence ici. Permettez-moi d’avoir l’honneur et le bonheur de devenir médiateur entre tout le monde. » Hastings répondit d’une manière aussi conciliante, en proposant cette