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M. Hastings, combinée avec ses déclarations, ne tendait à rien moins qu’à une subversion complète du gouvernement ; que, quant à lui, il se ralliait à l’opinion d’un personnage éminent qui, en lisant la défense de la guerre des Rohillas de l’honorable gouverneur, se prit à dire : « Voici des arguments qui ne seraient point indignes de mistriss Rudd. » Mistriss Rudd était une femme compromise alors comme complice dans un crime de faux qui amena la condamnation de quelques uns de ses coaccusés, tandis qu’elle-même y échappa. Hastings répliquait avec un imperturbable sang-froid : « Ceci est au-dessous d’une réponse. Au reste, que le général Clavering continue à m’insulter dans un langage aussi grossier, ou plus grossier si-cela est possible, c’est un des inconvénients de ma situation que je doive le supporter ; et il le sait bien[1]. »

Cependant la cour des directeurs n’avait approuvé ni le projet de Hastings d’affermer les terres à vie, ni celui de M. Francis d’établir un impôt invariable. Elle décréta que jusqu’à nouvel ordre les terres seraient louées à l’année, et que la préférence serait donnée aux indigènes quand ils seraient sur les lieux ; qu’enfin aucun Européen ni banyan d’Européen ne pouvait entrer dans ces affaires. En conséquence, le 15 juillet 1777 un plan fut adopté, dont les principales dispositions étaient : d’affermer les terres aux anciens zemindars au

  1. Auber, t. I, p. 542.