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nouvelle, en exprima tout haut son mécontentement : les choses en étaient au point que la reddition de la place à discrétion était la seule condition acceptable. Elle envoya immédiatement l’ordre au général Smith de ne pas se dessaisir du fort de Vellum qui devait répondre des frais de la guerre. D’ailleurs, les batteries de siège demeurèrent en état, les canons à leurs places ; on chercha mille prétextes peur rompre le traité, et les Anglais menacèrent de renouveler les hostilités. Cependant, comme ils offraient la paix, à la condition que les districts de Coiladdy et d’Elangad leur seraient cédés, le rajah se vit obligé d’accepter ce nouvel arrangement. L’expédition contre Tanjore n’était pas encore terminée, que déjà le nabob pressait la présidence d’employer ses forces à la réduction des deux Marawars ; celle-ci, jalouse d’étendre le pouvoir de son nabob, y consentit. Ce dernier reprochait aux Marawars de ne lui avoir pas envoyé des secours dans sa dernière expédition. En conséquence, les troupes furent de nouveau rassemblées à Tritchinopoly, et durent se tenir prêtes à marcher aussitôt après la saison des pluies, qui alors commençait.

Sir Robert Harland était arrivé à Madras, à la tête de son escadre, le 2 septembre 1771. Il se présenta au conseil en qualité de plénipotentiaire du roi, ayant pleins pouvoirs pour maintenir l’observation de l’article 11 du traité de Paris. Il était aussi porteur d’une lettre de la main du roi d’Angleterre au nabob, lettre qu’il remit à ce dernier avec beaucoup