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de lord Pigot, de le soustraire au gouvernement de la Compagnie. Nous croyons que c’est une raison suffisante pour que nous ne rendions pas à la prière sa seigneurie. » À cette communication du conseil l’amiral faisait, non sans raison, l’observation suivante : « J’ai été fort étonné de vous entendre dire que vous n’aviez aucune preuve du pouvoir donné par Sa Majesté à un de ses officiers de requérir l’éloignement d’un employé de la Compagnie dans une situation analogue au celle de lord Pigot. Il me semble qu’il n’y a eu jusqu’ici aucun exemple d’une situation semblable ; mais je me rends au fond du cœur cette justice, que j’ai rempli mon devoir à l’égard du roi et de mon pays en faisant cette réquisition. Ce sera à vous d’assumer les déplorables résultats de votre résolution. »

Le conseil de Bombay se montra disposé à soutenir lord Pigot ; mais le suprême gouvernement du Bengale se décida reconnaître la majorité du conseil de Madras comme formant un gouvernement légalement constitué. Une copie de cette délibération fut envoyée à lord Pigot. Bien plus, le gouvernement suprême écrivit à la présidence de Bombay dans les termes les plus forts, pour lui faire sentir tout le danger de sa résolution et le mauvais effet que pourrait produire la moindre apparence de désunion entre cette présidence et celle de Madras. Le gouvernement de Madras, c’est-à-dire la majorité du conseil, se sentant soutenue de la sorte par les autres présidences, suspendit les membres du con-