Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 3.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’anxiété dans l’esprit du nabob ; il proposa que deux membres du conseil qui, employés au-dehors, n’avaient pas été mêlés à leurs querelles, fussent appelés à en juger. La proposition fut rejetée. Le président se borna à demander que M. Russell parût quelques jours à Tanjore, pour conserver les apparences de consistance dans les délibérations du conseil et calmer les indécisions du rajah ; cela fut aussi rejeté. De violentes inimitiés, des haines profondes se cachaient sous ces discussions en apparence peu importantes ; toutefois, comme les hostilités du conseil contre lord Pigot se renfermaient jusque là dans les formes légales, ce dernier n’avait plus qu’à se décider entre ces deux partis : obéir à la majorité, ou lui résister. Il se décida pour ce dernier parti. Se trouvant placé dans une position analogue à celle de Warren Hastings au Bengale, il était naturel qu’il se fit des raisonnements analogues. Lord Pigot mit donc en avant cette doctrine, que le président était une partie intégrante, nécessaire du conseil ; que le conseil ne pouvait exécuter aucun acte de gouvernement sans le concours du président ; qu’en conséquence ce dernier avait le droit de se refuser à l’exécution de toute résolution votée malgré lui par la majorité.

Sur ces entrefaites, un conseiller fit la motion qu’une copie des instructions du colonel Stuart, rédigées par le commandant militaire, fût examinée dans le conseil. Le président ne voulut pas con-