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nouvelle motion pour qu’on prit de nouveau le sujet en considération ; la majorité se prononça dans ce sens. Le 13 juin ; quoique lord Pigot demandât la confirmation pure et simple de la motion précédente, elle n’en fut pas moins annulée par une majorité de sept voix contre cinq. De fortes sommes avaient été promises, dit-on, à plusieurs membres du conseil sur le produit de l’assignation. Le jour suivant, le président fit une nouvelle motion : il demandait que le conseil déclarât les transactions de Paul Benfield affaires privées, non publiques ; c’est-à-dire pour que sa demande fût considérée comme non avenue. Mais un membre réclama la priorité pour une motion qu’il avait annoncée le jour précédent. Ce membre demandait que la récolte semée pendant la durée de la possession de la province de Tanjore par le nabob fût déclarée la propriété du nabob ; qu’en conséquence, son assignation sur cette moisson fût déclarée valable. La motion de lord Pigot ayant été débattue après celle-là, la majorité déclara qu’en tant que les affaires en question concernaient Paul Benfield elles étaient privées, qu’elles étaient publiques en tant qu’elles concernaient le nabob.

La mésintelligence qui venait de se manifester ne pouvait tarder à éclater de nouveau entre le président et le conseil ; la restauration du rajah de Tanjore, que lord Pigot venait d’opérer, était en effet le renversement de tout le système politique suivi jusque là par le conseil ; le conseil, de son côté,