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que le moment de la moisson approchait, il fut convenu qu’on procéderait à cette opération sans perdre de temps. Une proposition fut faite au conseil par sir Robert Fletcher, pour que deux membres du conseil fussent adjoints au président ; elle fut repoussée, mais de lui-même, de son plein gré lord Pigot s’empressa de se les adjoindre. Il quitta Madras le 30 mars (1776), arriva à Tanjore le 8 avril, et le 11 il fit une proclamation annonçant aux habitants la restauration du rajah. « J’aurais mille langues, lui répétait sans cesse ce dernier, que ce ne serait pas assez pour vous exprimer toute ma reconnaissance. » Sur l’invitation de lord Pigot, le rajah demanda que les troupes anglaises, au lieu de n’être employées qu’à la garnison du fort de Tanjore, le fussent à la défense de tout le pays ; il consentit en outre à donner une somme nette de 4 lacs de pagodes par année pour leur entretien, au lieu de terres montant à un revenu semblable, mais dont la perception du revenu donnait lieu à mille difficultés. Le 5 mai, lord Pigot était de retour à Madras. Ce même jour, il présenta au conseil un rapport circonstancié de l’expédition et de ses résultats ; le conseil répondit par un vote unanime de remerciement et d’approbation.

Un incident singulier se présenta. Parmi les employés de la Compagnie d’un grade inférieur se trouvait un certain Paul Benfield. Au départ de lord Pigot pour Tanjore, il lui donna une assignation sur le revenu de ce royaume pour cette an-