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justice ; elle exprimait en outre son sincère désir d’assurer aux rajahs et aux zemindars leur revenu annuel, tout en les délivrant de la nécessité d’entretenir une armée. La cour voulait surtout que l’impôt fût assis d’une manière définitive, de manière à ce que le fermier fût assuré de jouir en toute sécurité de la portion qui lui était laissée comme prix de son travail. Il s’agissait, en un mot, d’exécuter à Madras une partie de ce que Clive avait fait au Bengale pendant son second gouvernement.

Lord Pigot était parti tout plein de cette idée. Le 11 décembre 1775, il prit son siège dans le conseil de Madras, et fut reconnu président et gouverneur du fort Saint-Georges. L’injonction des directeurs était des procéder immédiatement à la restauration du roi de Tanjore ; cependant le conseil et le gouverneur employèrent beaucoup de temps à préparer graduellement le nabob à cette résolution ; on savait qu’elle lui serait fort pénible. Plusieurs entrevues ayant en lieu dans ce but entre le nabob et lord Pigot, ce dernier lui dit enfin que la Compagnie ne jugeait pas convenable de laisser Tanjore sous sa direction. Le nabob eut recours à tous les moyens de persuasion imaginables pour faire changer cette détermination : il s’efforça d’établir son droit incontestable à la possession de Tanjore ; il exalta la grandeur et l’importance des services qu’il avait rendus à la Compagnie, il parla de son dévouement pour elle, il s’étendit sur