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ment envoyé par Azoff-al-Dowlah. L’empereur, de nouveau à la merci du rebelle, se vit dans l’obligation de lui accorder le territoire qu’il occupait, même l’arrérage de tribut qu’il se trouvait devoir.

La nouvelle du détrônement du rajah de Tanjore et de la prise de possession de ses États par le nabob du Carnatique fut reçue à Londres dans le mois de mars 1774. Plusieurs vaisseaux, depuis cette époque, étaient arrivés dans l’Inde sans apporter aucunes réflexions de la cour des directeurs sur cet événement. Le même silence fut observé le reste de cette année, et jusqu’au commencement de l’année suivante, époque où les affaires de Tanjore firent naître beaucoup d’agitation dans les esprits. Autrefois gouverneur de Madras, lord Pigot avait été créé baronnet, puis pair d’Irlande ; il était riche, avait de nombreux amis, ne dissimulait pas l’ambition de continuer le rôle de Clive, et depuis long-temps se mettait sur les rangs pour obtenir le gouvernement du fort Saint-Georges, La cour des directeurs le nomma à ce poste. Grâce à ses nombreuses relations, à de l’argent adroitement distribué, la cour des propriétaires confirma cette nomination. Le traité de 1762, qui avait assuré le trône au rajah de Tanjore, était l’œuvre de lord Pjgot ; c’était même l’acte de son gouvernement auquel il attachait le plus d’importance : aussi était-il opposé à la révolution qui avait changé cet état de choses. Un grand nombre de propriétaires, par ses insinua-