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de Deeg, qui se rendit après une opiniâtre défense. La situation des États voisins, à l’époque où nous sommes parvenus, faisait une loi aux Anglais de s’allier à lui ; toutefois ils lui imposaient, comme condition préliminaire de toute alliance, le renvoi de Sumroo, dont nous avons déjà longuement parlé, et celui de quelques aventuriers français entrés à son service. Cette dernière condition lui répugnant, la conclusion de l’arrangement en fut quelque temps retardée. Azoff-al-Dowlah n’avait pas encore reçu le titre de visir, et il l’attendait avec grande impatience : tout dépouillé de pouvoir qu’était l’empereur, ce n’en était pas moins la source des honneurs et des distinctions. D’ailleurs, de puissants compétiteurs, entre autres le nizam, lui disputaient ce titre ; de plus, les dispositions de l’empereur ne lui étaient pas favorables. Azoff-al-Dowlah, espérant les modifier à son profit, envoya à l’empereur un corps d’armée composée de 5,000 hommes et quelque artillerie, et cela dans un moment difficile pour l’empereur : Zabita-Khan, ayant refusé le tribut pour les provinces qu’il occupait, avait pris les larmes, gagné une victoire importante, et déjà menaçait Delhi. L’arrivée des troupes d’Azoff-al-Dowlah sauva cette ville. En reconnaissance de ce service, l’empereur envoya immédiatement un messager chargé de conférer solennellement à Azoff-al-Dowlah le titre de visir, c’est-à-dire de le revêtir du khelant d’honneur. Zabita-Khan eut, de son côté, l’adresse de gagner le commandant du détache-