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au Bengale pour Bombay, nous pourrions bientôt dicter nous-mêmes la paix aux conditions qui nous conviendraient. » Le conseil suprême du Bengale, décidé à ne pas abandonner Salsette, prit le parti, sur ces observations du colonel Upton, de faire des préparatifs de guerre, d’embrasser la cause de Ragobah, d’agir de tous les côtés à la fois ; il se flattait d’arriver bientôt à la fin de la guerre par des mesures promptes et décisives. C’était revenir à l’avis de la présidence de Bombay, c’était imiter Hastings après l’avoir blâmé, et changer comme lui d’opinion avec les circonstances.

Toutefois, un traité, fut conclu entre le gouvernement suprême et les Mahrattes, sans qu’il eût été nécessaire d’en venir à ces extrémités. Les Anglais, par ce traité, renoncèrent à leurs prétentions sur Bassein ; ils s’engagèrent en outre à renoncer à la cession du Guzerat faite par Futty-Sing, s’il était prouvé que ce dernier l’eût faite sans en avoir eu le droit. De leur côté, les Mahrattes abandonnèrent donc le district de Salsette dont le revenu montait à 350,000 roupies ; ils renoncèrent encore au tribut sur la province de Baroah. Le traité stipulait le licenciement de l’armée de Ragobah ; il lui accordait en revanche un revenu de 3 lacs de roupies par an, et un corps de 1,000 chevaux. À la vérité, le lieu de la résidence de ce dernier devait être fixé par les ministres ; eux-mêmes devaient aussi recruter et payer les soldats de ce petit corps, ce qui en faisait en définitive ses gardiens,